Les anges annoncèrent l’ouverture des portes du ciel ainsi que celles du Paradis. Satan le maudit, tremblait de peur. Entouré de sa troupe, il leur dit « O peuple, malheur à nous, cette nuit, l’un des enfants les plus illustres a été conçu ! ».
De nombreuse personnalité sont venues féliciter la vertueuse mère de l’Illustre Elu. Adan, Shîsa, Idrîs, Noé, Hod Abraham, Ismael, Moïse et Jésus sont parmi ces personnalités. L’auteur de « Kilâsou Zahab » mentionne que deux cents femmes sont mortes de déception après que le mariage a été consommé, « N’en doute point ! » précise-t-il. Les églises, les temples et les idoles furent ébranlés et secoués de chagrin. A l’est et à l’ouest, les animaux, ainsi que les habitants des mers, se rencontrèrent en se félicitant dans l’allégresse. Les trônes des rois furent également ébranlés. Au deuxième mois de grossesse d’Âmina, Abdallah le père du meilleur des hommes, mourut à Abwâ : c’est la thèse la plus répandue d’après l’auteur. Il fut enteré dans la maison de Tâbi’a à Médine.
Au sixième mois de grossesse de Âmina, un être surnaturel vint lui dire : « Sache que tu portes le Seigneur de l’humanité, quand tu l’auras mis au monde appelle le Muhammad. Mais cache bien ce secret, tu en récolteras les fruits. Dis : « أُعِيذُ لَهُ مِنْشَرِّ ذِي حَسَدٍ بِلْوَاحِدِ الصّمَدِ الْمَوْصُوفِ بِالْقِدَمِ» (« Je le place sous la protection d’Allah, le Refuge, le Préexistant, contre la méchanceté de l’envieux »).
Tous les animaux que comptait Quraysh s’annonçaient la création du meilleur des hommes. La terre verdit, les arbres portèrent des fruits et l’année. Cette année fut nommée l’année de la prospérité et de l’opulence. Selon la sagesse divine, toutes les femmes enceintes ont eu des enfants mâles en l’honneur du très respectable !
Six, dix, neuf, huit ou sept mois, auraient été la durée de la gestation de l’Illustre Elu. Les annonciations ne cessèrent de lui donner de bonnes nouvelles jusqu’à ce qu’il ait illuminé les régions de Syrie et de la Mecque. Sa naissance coïncida avec l’apparition de Jupiter. « Heureux qui puise de son immense lumière ! » note l’auteur.
Lorsque Âmina sentit les premières douleurs, elle vit une aile d’oiseau faisant disparaître ses terreurs ! Des femmes auréolées de splendeur vinrent la féliciter comme l’eurent fait les éminents du monde intelligible. « Les prodiges qu’a vus la dame, Âmina Zahrâ, durant sa grosesse ne tente point de les énumérer » souligne l’auteur, il ajoute «J’en jure par Dieu ! Et je ne crains point d’être parjure qu’un illustre comme lui n’a jamais été enfanté ». En naissant, il était soutien-t-on, circoncis sans douleur, il avait le cordon ombilical coupé et les yeux vermillonnés. Elle le sortit tout propre et sans souillure. « Pouvait-il en être autrement alors qu’il est l’origine de la propreté ? » s’interroge l’auteur.
L’index dressé, les autres doigts pliés ainsi que le fait l’orant, fixant le firmament avec détermination !
En naissant, il s’écria : « Majesté d’un Seigneur Très Haut !», ou, dit-on, «Gloire et Grandeur au Seigneur Sublime».
Sa tête était remplie de bonté et de guidance les oreilles et les yeux du bien aimé de Dieu, pleins de pudeur. Sa poitrine et son cœur pleins de sincérité, de compassion immense et d’amour ainsi que sa langue, de mémoration et ses lèvres de glorification et son visage. « Tires en bien profit » conseille l’auteur.
Sa salive et ses cheveux si purs sont du miel et des plantes du Paradis. Ses mains de la générosité !
Sécurité, santé, rétribution et faveur, longanimité et bonheur échurent en partage au Prophète éclairé. En provenance d’êtres invisibles, l’annonce de la bonne nouvelle, qu’est la naissance de l’Envoyé de Dieu , s’est répercutée partout.
Mame Maodo nous raconte qu’à la naissance du meilleur des hommes, les idoles s’effondrèrent et les météores se déclenchèrent jetant aux Djinns des projectiles.
Les colonnes des palais des rois furent ébranlées ainsi que les fondations de la Ka’ba, trois jours durant sans interruption. Elle s’inclina sur ses angles jusqu’à se prosterner afin d’honorer celui qui mérite égard et respect. A sa naissance, le mortier vole en éclats, cette destruction fut mystérieuse pour tout son peuple ! Les balcons du Sanctuaire s’effondrèrent, la Grande Salle de Chosroês se détruisit, l’eau sécha et le feu s’éteignit. Le grand prêtre vit en songe des chameaux conduisant des chevaux de race traversant le Tigre à vive allure !
Abd al Masîh alla consulter là-dessus Satîh à l’article de la mort, il se fit faire la réponse qui suit : « Si on lit le Coran et qu’apparaît le porteur de la canne, malheur aux Perses et aux Byzantins ! Quatorze parmi leurs rois régneront, un nombre égal à celui des colonnes de leurs palais ». Il vut juste. Le port de canne est une tradition chez les Prophètes. « Portes-en une, à quarante ans, tu t’épargneras tout orgueil » souligne l’auteur. Cinquante jours après l’année de l’Eléphant, naquit le bonheur du bonheur qui dissipera les ténèbres ! Sa naissance fut celle de ses autres frères Prophètes en coïncidant avec l’apparition de la Balance.
Mame Maodo nous révèle que c’est au vingt (20) avril que nous parvint du bonheur, du succès, du profit : les meilleures faveurs. Il précise que c’était en l’An XLII du règne d’Anûshirwân correspondant à l’an huit cent quatre-vingt huit (888) après Alexandre, le non croyant. Mame Maodo, le grand érudit, nous informe que ceux qui ont soutenu que celui-ci était le bi cornu se sont trompés, car le premier croyait en Dieu ; l’Eternel et que l’autre était un disciple d’Aristote.
Mame Maodo confie que se lever lors de la commémoration, dès qu’on parle de la Naissance est une innovation appréciable qu’il ne faut pas manquer. C’est au douzième jour de Rabî al-Awwal qu’on la commémore dans l’allégresse et la joie ! La commémorer un lundi du printemps est du reste la tradition chez les habitants du Territoire sacré. On a rapporté aussi que c’est deux nuits après. Al Humaydî et Ibn Hazm optent pour le huitième jour. C’est le consensus rapporté par Al-Qudâ’î. Mais la première thèse est la plus répandue. N’en doute pas ! Pour certains, on la célèbre le jour et la nuit. On a dit que c’est l’usage à la Mecque. Pour ceux qui concilient les deux thèses, la naissance débuta la nuit pour se terminer à l’aube.
Sa naissance eut lieu à Usfân ou à la maison d’Ibn Yûsuf ou à la vallée ou au Radm, le Terrassement. Ce fut son grand-père, Shayba al-Hamd, qui donna le nom en immolant un mouton au septième jour.
Iblîs geigna profondément comme il l’avait fait lors de sa chute sur Terre et lorsqu’il fut déchu et maudit ! De même, il avait gémi lors de la révélation de la Fâtiha à la meilleure créature, homme de sagesse. L’effondrement des idoles qui se produisit lors de sa gestation se reproduisit encore lors de sa naissance.
NB: Cet article a pour source le livre Khilâsou Dhahab de Seydi El Hadj Malick Sy (traduit en français par l'éminent Professeur El Hadj Rawhâne Mbaye.